lundi 7 mars 2011

Devenir son propre thérapeute

Dans l’écoute en Focusing il n’y a pas de spécialiste. Parce que nous offrons à l’autre de l’écouter à partir d’une simple présence humaine, il devient facile et agréable pour les deux personnes impliquées de simplement accueillir ce qui est là.

«Une présence humaine rassurante et fiable, désireuse d’être là avec quoi que ce soit qui émerge est le facteur le plus puissant qui soit : Si nous n’essayons pas de changer ou d’améliorer quoi que ce soit; si nous n’ajoutons rien; si aussi déplaisant que soit ce qui émerge, nous disons seulement ce que nous entendons exactement, une telle réponse ajoute notre présence et aide la personne à «rester avec» et à aller plus loin avec ce qu’elle ressent qui est juste là, en elle.»E.T. Gendlin

Ceci peut être la chose la plus importante que toute personne désireuse d’aider quelqu’un n’ait besoin de savoir. L’écoute va aider la personne à rester en contact avec elle-même sans aucune intrusion extérieure. Gendlin écrit aussi:

«Le client et moi, nous allons accompagner ce qui est là, en dedans, comme vous tiendriez compagnie à un enfant effrayé. Vous ne pousserez pas, ni n’argumenterez, ou ne l’éliminerez pas parce que c’est trop douloureux, trop effrayant ou trop tendu. Vous vous assoirez tranquillement. Ce qui est au bord d’émerger a seulement besoin pour avancer, ou faire un pas, d’une sorte de contact non intrusif, de compagnie. Si vous allez là, restez là avec votre conscience, c’est tout ce dont vous avez besoin. Le client avec son ressenti fera tout le reste pour vous.»

C’est la relation que la personne écoutée entretient avec elle-même qui est touchée par ce processus. Les conditions facilitantes de l’écoute que sont l’empathie, la congruence et le regard positif inconditionnel sont présentes dans le processus de Focusing. Gendlin les considère comme essentielles mais elles doivent aussi se produire à l’intérieur de la personne. L’attitude bienveillante de l’écoutant soutient l’intégration de ces attitudes par la personne qui est écoutée. L’écoutant veille à ce que la personne vive en elle-même et envers elle-même ces attitudes facilitantes et qu’elle développe l’aptitude à écouter son propre ressenti avec bienveillance. Elle devient alors son propre thérapeute.

lundi 8 novembre 2010

En Focusing, des questions importantes sont traitées par le jeu

Lors de la rencontre du groupe de ressourcement en Focusing, le 10 octobre, le jeu de carte des besoins et sentiments a été notre outil de liaison. Le jeu est en fait assez simple à utiliser. Une fois les étapes connues nous avons tout juste besoin d’une personne pour tenir le temps.

Le jeu comporte deux gros paquets de cartes, le premier étant composé de sentiments (avec images et couleurs) et le deuxième de besoins (identifiés selon 5 couleurs correspondant aux catégories de Maslow). Chaque joueur a un tour de jeu d’environ 20 minutes. Le joueur choisit d’abord une situation de sa vie actuelle à laquelle il veut consacrer cette session d’écoute. Il consacre les 5 premières minutes de son tour de jeu à exposer la situation qu’il a choisit. Les cartes des sentiments sont alors partagées entre les joueurs qui écoutent. Chacun propose à tour de rôle des cartes pouvant correspondre à ce qui était ressenti par la personne lors de l’évènement raconté.

Le joueur garde les cartes qui lui conviennent et prend ensuite toutes les cartes qui restent pour voir si celles qui n’ont pas été sélectionnées par ses écoutants pourraient lui convenir. Le joueur voit comment il se sent avec «tout ça», le visionnement et la manipulation des cartes lui permettant d’entrer en résonance avec le sens corporel.

Dans la troisième et dernière partie du tour de jeu, le joueur prend les cartes de besoins et voit quels sont ses besoins concernant l’histoire racontée. Un des joueurs écoutants lui reflètera alors ses besoins.

Les règles du jeu de carte sont décrites sur le site de Beatrice Blake qui a été l’instigatrice de ce jeu dans la communauté du Focusing.

Nous avons expérimenté le jeu et en avons créé une version plus élaborée en y ajoutant de la couleur, des images et des propositions expérientielles.

jeudi 30 septembre 2010

Le collage expérientiel

La méthode du collage expérientiel en Focusing telle que présentée par Akira Ikemi et son équipe comporte trois aspects caractéristiques:
  • La manière dont la personne qui fait le collage en explore le sens par elle-même
  • La manière dont la personne qui fait le collage accède au sens que porte le collage par une interaction en partenariat (ou autre forme d'accompagnement)
  • La manière unique dont le sens corporel accompagne chaque collage
Le processus débute par le choix d'une couleur et d'un format de papier pouvant convenir au sens corporel de la personne au moment présent. Des revues sont disposées sur une table où la personne peut aller choisir celles qu'il/elle rapportera à sa place. Chacun a besoin de colle et de ciseaux pour découper et coller les images et les mots qui l'appellent. Nous précisons à la personne qu'elle n'a pas à faire une histoire avec son collage. Elle coupe et colle les images qui l'appellent même si elle n'en connaît pas le sens.

Pour explorer le sens du collage, la personne est d'abord invitée à en parler librement. Dans une perspective orientée vers le Focusing, chaque coupure est un seuil permettant d'accéder au sens corporel, un point de départ pour le déploiement de nouvelles significations.

La personne qui accompagne pourra ensuite ajouter quelques questions de type expérientiel permettant d'obtenir ainsi un développement plus approfondi du sens corporel ex: «Comment te sens tu en ce moment en lien avec le collage dans son ensemble?» «Ce collage pourrait-il avoir un titre?» «Est-ce qu'il y a une image ou un mot qui attire particulièrement ton attention?», etc.

Il y a habituellement dans le collage quelque chose de singulier, quelque chose que la personne «ne connais pas encore». Il est possible de mettre alors l'accent sur l'exploration de ce qui émerge nouvellement dans le but d'en apprendre quelque chose.

Dans le collage qui est présenté ici, l'élément nouveau pour moi était la harpe... J'avais d'abord choisi l'auto et la harpe m'avait été donnée en prime, comme un cadeau que l'on n'attendais pas. J'ai pris un peu de temps pour bien ressentir l'étrangeté de cette harpe dans mon tableau. Il y avait dans la sensation de cette harpe quelque chose de solide et... mélodieux... comme une musique des anges venue du ciel, une émanation spirituelle. La harpe suggérant un sens d'harmonie, la perfection en tout... dans chaque brin de végétation qui s'installe sur les pierres.

Le Chemin de Soi

Le Chemin de Soi en 10 escales est une présentation du Focusing dans son ensemble. Il peut être lu dans une perspective de retour à soi.

Lire et méditer chacune des escales et voir ensuite si l'on a besoin de quelque chose de plus.

Le partenariat et le groupe de ressourcement sont deux outils disponibles dans la communauté du Focusing afin de compléter et de soutenir l'accès au processus intérieur.

Le chemin de Soi est un autre nom pour le Focusing. Il est possible de faire escale là où on se sent appelé:

L'écoute et la présence
Le ressenti corporel
Le dégagement d'espace
Le mouvement intérieur
La bienveillance
Soutenir la présence
Différentes parties de soi
Les autorités internes
Le point de départ du voyage
Dans ma vie

1ere escale du Chemin de Soi: l'écoute et la présence

La question est dans la présence d’un être humain à un autre, la reconnaissance de l’autre personne dans son être intérieur. Même s’il s’agit d’un chat ou d’un oiseau, si vous essayez, par exemple, d’aider un oiseau blessé, la première chose que vous devez savoir est qu’il y a quelqu’un à l’intérieur et que vous devez attendre que cette « personne », cet être intérieur, soit en contact avec vous.(E.T. Gendlin)
Je commence maintenant à faire silence.

Je fais une pause dans le tumulte habituel de la vie.

Je commence à écouter ce qu'il y a en moi.

Je dépose mes pensées et mes préoccupations.

J'offre aussi ma présence aux autres dans le même esprit.

J'écoute à partir d'une place profonde et calme en moi.

J'écoute et je prends soin des mots qui me sont confiés.

J'écoute aussi les silences, les gestes, les attitudes.

2e escale du Chemin de Soi: le ressenti corporel

Je porte attention à mon corps.

Je sens le contact de mes pieds avec le sol.

J'amène mon attention au centre de mon corps.

Je porte attention à ma respiration, je l'accompagne, je l'écoute.

Je demande intérieurement: «Comment je me sens en ce moment?» ou «Comment je me sens par rapport à cette situation?» ou «Qu'est-ce que je ressens à propos de cette tension, de ce malaise ou de cette douleur dans mon corps?»

Je peux aussi simplement regarder le temps qu'il fait en moi: Est-ce chagrin, joyeux, électrique?

Je suis présent à ce qui, en moi, demande mon attention.

3e escale du Chemin de Soi: le dégagement d'espace

Si des pensées ou des préoccupations se bousculent dans ma tête, je vois s’il est possible de les déposer.

J'imagine un endroit où je peux laisser les pensées et les préoccupations pour un moment.

Pour chaque problème déposé, je prends le temps de voir si je respire un peu mieux en ressentant à nouveau la vie sans ce problème.

Je regarde ensuite s'il y a un autre problème à déposer.

Je ressens maintenant à nouveau la vie sans ces problèmes.

Je me sens exister de façon «fraîche» et «nouvelle».

Je sais maintenant que je suis plus que ce que je porte.

Il y a moi et il y a «ça». Je peux choisir ce que je veux regarder aujourd'hui, maintenant ou plus tard.